Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les critiques qu’il a formulées trouvent un écho dans la Biographie des dames de la cour et du faubourg Saint-Germain, par un Valet de chambre congédié, qui dissimule Fr.-Eug. Garay de Monglave et E.-Constant Piton. Le succès, même d’une jeune fille qui n’a jamais attaqué personne, offusque les médiocrités des bas-fonds du monde des lettres, dont l’envie invente avec une rare fertilité d’imagination les calomnies les plus ingénieuses, et parfois non sans esprit. « La fille de l’auteur d’Anatole et de l’arrangement de la Sérénade n’est pas encore à la cour ; mais comme elle a l’espoir d’y être admise avant notre seconde édition, nous avons cru devoir par anticipation la comprendre dans cette biographie. Tout vient à point à qui sait attendre : M" Delphine Gay attend avec un courage admirable ; mais elle ne perd pas son temps pour cela : le roi va-t-il à Notre-Dame, à Saint-Cloud, à l’Institut, vous pourrez être sûr que la première personne qui s’offrira à sa vue sera M" Gay, avec ses belles touffes de cheveux blonds, son teint de lis et de roses, sa taille svelte et sa robe bleu-haïti. « Quelle est cette jeune femme ? demande le monarque ? — Mlle Delphine Gay, répond le premier gentilhomme. — Toujours Mlle Delphine Gay ! » et il poursuit sa route de mauvaise humeur. Y a-t-il un bal à la Chaussée d’Antin ? Tout le monde debout sur les sièges a les yeux fixés sur une contredanse. Quelle est cette jeune dame, qui chasse et rechasse si bien ? Mlle Delphine Gay. Toujours Mlle Delphine Gay ! C’est le marquis de Carabas de la société parisienne. Le baron