Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/310

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Fénelon, pudeur qu’il leur voulait égale à toutes les autres. Elles produisaient non seulement leurs œuvres devant le public, mais elles s’y produisaient elles-mêmes (telles la princesse de Salm, Mme de Genlis). Il n’est pas étonnant que Mme Gay se soit crue autorisée à se conformer à ces illustres exemples. » La duchesse de Broglie avait déjà dit de Villemain émancipé de Decazes : « Après tout, ce n’est qu’un affranchi ». Et la Biographie pittoresque des quarante de l’Académie lui consacre dès 1826 ce paragraphe : « Quel est ce loup-garou, à l’œil hagard, à la chevelure en désordre, à la démarche incertaine, au vêtement négligé ?… Il y a deux hommes dans notre professeur, l’écrivain et le pensionnaire du gouvernement. Quand le premier dit : marchons, le second crie : arrêtons-nous ; quand le premier enfante une pensée généreuse, le second se laisse affilier à la confrérie des bonnes lettres. Où cette funeste condescendance s’arrêtera-t-elle ?… Il est si difficile de se passer de place, lorsque depuis longtemps on en remplit une… et puis, M. l’Abbé, Mme la Marquise, Son Excellence, les truffes, le champagne, les décorations, les réceptions, les dévotions, les affiliations… »

Quoi qu’il en soit, entre Sophie Gay et Villemain, la cassure se produit[1].

  1. Albert Sorel : Madame de Staël, Paris, 1890, in-12, p. 162. — Th. Gautier : Histoire du romantisme, Paris, 1874, in-18, p. 2. — Lettre de Lamartine à Delphine Gay, dans Imbert de Saint-Amand, Madame de Girardin, p. 21. — Coulmann : Réminiscences, I, 341. — Sainte-Beuve : Lundis, XI, 475. — Biographie pittoresque des quarante de l’Académie française, par le portier de la maison [J. Méry, A. Barthé lemy et Léon Vidal], Paris, 1825, in-8°, p. 75.