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n’étaient pas payés : peut-être pas en argent, mais ils recevaient des dédommagements, témoin ce billet d’Émile de Girardin adressé à Alexandre Dumas, au café Desmares, rue du Bac-Saint-Germain : « Monsieur, le portrait pour lequel vous avez bien voulu accorder quelques séances est terminé, et les abonnés du Voleur le recevront le 30. Je serais charmé de pouvoir en compléter l’envoi par un article dont vous seriez l’objet, et auquel je serais heureux d’ajouter tout le bien que je pense de l’auteur d’Henri III, si l’ami que vous pourriez charger de ce soin se bornait à un précis biographique. Veuillez agréer, monsieur, l’expression de ma sincère et haute admiration ». Tel est le début des relations du grand publiciste et du grand romancier[1].

Le 31 mai 1828, le Voleur publie un article d’une colonne, signé d’un E., et consacré au dernier roman de Sophie Gay. « Il se manufacture à Paris tant de romans médiocres et détestables, qu’à moins de les lire tous, et quel supplice plus grand ! il est très difficile de distinguer dans la foule ceux de ces ouvrages dignes de l’intérêt des lecteurs éclairés qui savent apprécier le mérite et la difficulté de ce genre. C’est là notre excuse d’avoir attendu la deuxième édition de la nouvelle production de Mme Gay pour en parler : sans doute c’est déjà une recommandation qu’un nom connu par un grand nombre de succès ; mais depuis que le talent ne fonde plus de réputations que pour en faire des

  1. 1830, Lov., D, 718°. — A. Houssaye : les Confessions, I, 291.