Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/340

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La révolution de Juillet a triomphé. Aussitôt « la soif des places dévore toute la meute des anciens mécontents ». Émile de Girardin laisse passer le flot. Il attend jusqu’au 12 août pour écrire au géné ral Gérard, ministre de la Guerre. Il n’a encore que vingt-quatre ans ; il se contente de demander une décoration. Il détaille son rôle au cours des trois Glorieuses.

« Général, Votre réponse qui m’accorde une audience est arrivée trop tard, à mon extrême regret, pour que je puisse en profiter. Je n’ose pas vous importuner par une seconde demande.

» À présent que les solliciteurs les plus pressants doivent être satisfaits, je me décide à vous rappeler qu’après avoir assuré la défense de ma rue et de mon quartier, je fus l’un des premiers à cheval le mercredi 27 ; qu’après avoir exécuté déjà un ordre du général La Fayette, de retour j’accompagnai votre première sortie jusqu’à la place Vendôme, et je vous restai toujours activement attaché jusqu’au jeudi soir. Peut-être n’avez-vous pas oublié la proposition de Charles X que je fus chargé de vous transmettre vendredi 29 ?

» Ce dernier jour, après vous avoir quitté, j’exécutai une partie des ordres du général Pajol. L’un de mes chevaux a servi encore pendant ces trois jours à M. Larrant, directeur du Courrier électoral, que vous avez eu quelque temps près de vous.

» J’ai dû me retirer samedi, mon activité n’étant