Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/57

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Secrets de famille, de Miss Peat. Elle publiera même un roman de son cru, Albertine, sorte d’autobiographie. Elle épouse Nicolas-Gabriel Allart, qui menait de front les affaires et les plaisirs ; il dirigeait un cabinet d’affaires achalandé ; il gérait les intérêts de grandes villes de France, et de villes conquises, Lyon, Toulouse, Aix-la-Chapelle, etc. Regnauld de Saint-Jean-d’Angély l’avait mis fort en crédit auprès des ministres. Il recevait une société spirituelle et distinguée où figuraient Chénier, Talma, Arnault et Duroc. Ce dernier lui procura d’avantageuses missions financières en Italie. Allart emmena sa femme : ainsi leur fille aînée, la fameuse Hortense Allart, vint au monde à Milan en 1801 ; la seconde, Sophie Allart, née à Paris en 1804, sera peintre, voyagera beaucoup, et épousera, à Rome, un négociant français, Gabriac ; elle reste très liée avec ses cousines Gay[1].

Sophie de La Valette a rencontré Sigismond Gay dans le monde. Il revient d’un voyage de trois ans en Egypte[2]. Elle n’a pas hésité à abandonner, avec son premier mari, cinquante mille livres de rentes ; elle n’hésite pas davantage à épouser un homme sans autre fortune que ses capacités ; elle aime l’argent pour le dépenser, mais elle n’y tient pas autrement, et sait aussi bien s’accommoder de l’abondance que de la disette.

En janvier 1803, elle perd accidentellement

  1. A. Beaunier : Trois amies de Chateaubriand, Paris, 1910, in-12, p. 229, 317. — P. de Saman : les Enchantements de Prudence, Paris, 1877, in-18, p. 7.
  2. Bibl. nat., ms., n. a. fr., 21.536, f. 71.