Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

François Gay, était originaire de La Roche, dans la Haute-Savoie. Son père, Joseph Gay, né à Aix les-Bains en 1724, épousa en 1765 la fille d’un négociant de la place des Terreaux, à Lyon, Marie Claudine-Louise Galy. Il en eut six enfants[1] qu’il fit solidement instruire ; cette tradition se perpétua dans la famille. Il acquit une belle fortune, et acheta en 1774, d’un officier supérieur de l’armée sarde, M. de Chabod, la terre de Lupigny, située dans les environs de Chambéry, sur le territoire de la commune de Boussy, près Rumigny. La possession de cette terre lui valut la noblesse que lui conféra, le 10 avril 1782, le roi de Sardaigne, Victor Amédée II. Malheureusement, le château avait grand besoin de réparations, et dévora la fortune de Joseph Gay ; il dut abandonner ses biens à ses créanciers le 10 avril 1782 ; le chagrin le mina : sa femme et lui moururent l’année suivante. Leurs enfants réunirent ce qui leur restait des biens paternels, se retirèrent à Chambéry, puis, en pleine Révolution, vinrent chercher fortune à Paris. La sœur aînée de Sigismond, Marie-Françoise, présidente de la Société philanthropique des Dames de Chambéry, avait reçu en 1793 une lettre de félicitations de l’abbé Grégoire. À Paris, elle cherche à se créer des ressources en faisant des traductions ; anglicisant son nom, elle signe : Mary Gay, celle d’Eléonore de Rosalba d’Anne Radcliffe, et celle des

  1. Marie-Françoise, née en 1765 ; Anne-Sophie, en 1766 ; Jean-Sigismond, en 1768 ; Victoire, en 1770 ; Marie-Adélaïde, en 1771 ; Louise-Marie, en 1774. — Manecy : Une famille de Savoie, Aix-les-Bains, 1904 in-8°.