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dont on ne s’était pas avisé de chercher le modèle, et sur ce, mon maladroit confrère, vous croyez faire un coup de maître en mettant au bas le nom d’une dame connue par des succès, des ridicules, des talents, enfin par tout ce qui fait la célébrité des femmes qui sacrifient le repos à l’éclat, la paix au bruit, le bonheur à la renommée. Que s’ensuit-il ? Vous n’aviez imprimé qu’un roman dont on ne parle plus, et vous en faites un libelle dont vous croyez qu’on parlera. Il y a faute, dirait Figaro, mon cher confrère. Cela ne vous réussira pas ; on ne se fait pas pardonner l’ennui en offensant la morale. Bellevue, libraire, quai Voltaire. » On peut douter que ce style résolu soit de Mme de Genlis ; un ami a répondu pour elle. Sur cette dernière passe d’armes, la polémique s’arrête. Mais peu après, Mme de Genlis publie un volume de Contes, Souvenirs, Notices, et récolte dans le Journal de Paris un éreintement en quatre points.

Par ailleurs, Sophie Gay reçoit du jeune Alissan de Chazet une louange délicate, une poésie facile en vers gracieusement tournés, qui dut la charmer. Il l’admirait fort, et disait : « Près d’elle, on sent si bien tout le plaisir d’écouter ! »

À Madame S. G., auteur de Laure d’Estell[1].

        J’ai lu cet ouvrage charmant,
    Fruit délicat de votre aimable plume,
        Où l’on rencontre à chaque instant
        La critique sans amertume

  1. Alissan de Chazet : Mémoires, Souvenirs, Œuvres et Portraits, Paris, 1837, trois volumes in-8o, II1, 77, 433.