Page:Malot - Cara, 1878.djvu/164

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Enfin Henri Clergeau revint avec une voiture.

— Nous allons vous reconduire chez vous, dit Léon en lui donnant le bras.

— Ne prenez pas cette peine, je vous prie, je ne suis pas trop mal, maintenant.

Le ton de ces paroles leur donnait un démenti ; elle paraissait fort mal à l’aise au contraire.

La voiture amenée par Henri Clergeau était une voiture à deux places ; il fallait que l’un des deux amis abandonnât Cara.

Il était plus logique que ce fût Léon, qui la connaissait moins que Henri Clergeau ; cependant ce fut lui qui monta en voiture.

Il est vrai que cela se fit sans qu’il en eût trop conscience.

Il avait promis de l’accompagner, il tenait sa promesse, voilà tout.

Il est vrai aussi, que par une bizarre interversion des rôles qu’il ne remarqua pas, ce fut Cara qui, le tenant par la main, le fit asseoir près d’elle ; et non pas lui qui la fit asseoir à ses côtés, ainsi qu’il était naturel de la part d’un homme qui accompagne une femme souffrante.

Ce fut seulement quand ils furent tous deux installés que Léon remarqua qu’il n’y avait pas de place pour son ami : il voulut descendre, mais celui-ci ne lui en donna pas le temps.

— J’irai prendre demain de vos nouvelles, dit-il à Cara.

Puis, s’adressant au cocher :

— Boulevard Malesherbes, 17 bis.