— C’est que justement je ne sais pas du tout conter.
— Ah ! quel malheur ! en faisant un effort.
—-même en faisant de grands efforts ; je ne sais pas d’histoires.
— Je vous assure pourtant que, puisque vous voulez bien me soigner, ce serait, j’en suis sûre, un merveilleux remède : je ne verrais plus ces malheureux. Mais enfin, si cela est impossible, je ne veux pas vous imposer une tâche ennuyeuse pour vous ; ce serait vous payer d’ingratitude. Seusement, comme je tiens à l’histoire, voulez-vous que je vous en conte une, moi.
— Vous allez vous fatiguer.
— Au contraire, je vais me guérir, mais il est bien entendu que si je vous endors vous m’arrêterez.
— C’est entendu.
— Mon récit aura pour titre, si vous le voulez bien : Histoire d’une pauvre fille de la vallée de Montmorency ; c’est un conte vrai, très-vrai, trop vrai, car je n’ai pas d’imagination.
IV
Elle commença son récit :
— « Puisque je vais vous raconter l’histoire d’une pauvre fille de la vallée de Montmorency, il serait peut-être convenable de vous faire la description de cette vallée. Mais comme elle est découverte depuis