Page:Malot - Cara, 1878.djvu/187

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— Comme vous êtes bon d’avoir pensé à moi, dit-elle en lui tendant la main, et que c’est généreux à vous de venir faire visité à une malade chagrine et désagréable !

— Comment allez-vous ?

— Assez mal, et vous Voyez tous les remèdes qu’Horton m’ordonne ; j’ai fait venir mes domestiques ; il ne veut pas que je quitte Paris.

— Sans faire de médecine, j’ai voulu, moi aussi, vous apporter mon remède ; en venant, j’ai passé par le cirque ; Otto n’a rien et Zabette en sera quitte pour la peur.

— Mais vous avez donc toutes les délicatesses du cœur aussi bien que de l’esprit, s’écria-t-elle d’une voix émue ; j’envie la femme que vous aimez ; comme elle doit être heureuse !

— Je n’aime personne.

— C’est impossible.

Une discussion s’engagea sur le point de savoir qui il aimait.

Tandis qu’elle suivait son cours plus ou moins légèrement, plus ou moins spirituellement, dans la chambre de Cara, une autre d’un genre tout différent prenait naissance dans le vestibule.

Peu de temps après l’arrivée de Léon, le timbre avait retenti, et un homme à mine rébarbative s’était présenté : c’était un créancier, susurier Carbans, que Louise, la femme de chambre, ne connaissait que trop bien.

— Je veux voir votre maîtresse, dit-il, je sais qu’elle est revenue ; en passant j’ai aperçu les fenêtres éclairées et je suis monté.