Page:Malot - Cara, 1878.djvu/186

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— J’aime mieux venir les chercher demain matin.

— Eh bien, soit.

— Alors, adieu, à demain.

— Déjà !

— Il faut que je passe chez Horton.

— Tu es malade ?

— Non, j’ai seulement besoin d’une ordonnance.

Et elle s’en alla chez son médecin, auquel elle raconta ce qui lui était arrivé la veille, et qui lui écrivit l’ordonnance qu’elle désirait, — c’est-à-dire insignifante ; puis, avant de rentrer, elle envoya une dépêche à ses gens à Saint-Germain, pour leur dire de revenir à Paris.

Toutes ces précautions prises, elle fit une gracieuse toilette de malade, coiffure aussi simple que possible, peignoir en mousseline blanche, et, s’installant dans sa chambre avec une fiole et une tasse près d’elle, elle attendit la visité de Léon.

Elle l’attendit toute la journée, et elle se demandait s’il ne viendrait pas, — ce qui, à vrai dire, l’étonnait prodigieusement, — lorsqu’à neuf heures du soiril arriva. Elle avait donné des instructions pour qu’on le reçût et qu’on ne reçût que lui.

Il trouva dans le vestibule une femme de chambre pour le recevoir, lui prendre des mains son pardessus et le conduire près de Cara. L’appartement n’avait plus le même aspect que la veille, le salon était éclairé et les housses qui recouvraient les meubles avaient été enlevées. Cependant ce n’était pas dans ce salon que se tenait Cara ; elle était dans la chambre où il avait passé une partie de la nuit précédente, allongée sur une chaise longue, pâle et dolente.