Page:Malot - Cara, 1878.djvu/82

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Et lui prenant les deux mains il les retint dans les siennes en la regardant dans les yeux.

À ce moment la porte s’ouvrit, et madame Haupois, entrant, les couvrit d’un coup d’œil.

— Je faisais mes adieux à Madeleine, dit Léon après un court moment d’embarras, car j’avance mon départ, je me mettrai en route demain matin.

XIII

Après le départ de Léon, Madeleine s’appliqua de tout cœur à suivre les conseils qu’il lui avait donnés, et cela lui fut d’autant plus facile qu’elle désirait elle-même très-franchement plaire à son oncle et à sa tante.

Si elle n’avait pas la vocation du commerce elle n’en avait ni le dégoût, ni le mépris, et ce n’était nullement un ennui pour elle d’aller passer quelques heures de sa journée auprès de sa tante ; elle prenait intérêt à ce qui l’entourait, elle avait des yeux pour voir, elle avait des oreilles pour entendre, surtout des oreilles toujours attentives pour toutes les explications ou toutes les histoires, et madame Haupois-Daguillon était enchantée d’elle.

Si elle n’éprouvait pas non plus un plaisir extrême à monter chaque jour les Champs-Élysées jusqu’à l’Arc de Triomphe et à les redescendre à l’heure où le tout-Paris mondain s’en va faire au Bois sa banale prome-