l’aider. Si M. Edmond ne revient pas, la fortune et toutes les usines de M. Vulfran seront pour eux.
— C’est curieux cela.
— Vous pouvez dire que si M. Edmond ne revenait pas ce serait triste.
— Pour son père ?
— Et aussi pour le pays, parce qu’avec les neveux on ne sait pas comment iraient les usines qui font vivre tant de monde. On parle de ça ; et le dimanche, quand je sers au débit, j’en entends de toutes sortes.
— Sur les neveux ?
— Oui, sur les neveux et sur d’autres aussi ; mais ça n’est pas nos affaires, à nous autres.
— Assurément. »
Et comme Perrine ne voulut pas montrer de l’insistance, elle marcha pendant quelques minutes sans rien dire, pensant bien que Rosalie, qui semblait avoir la langue alerte, ne tarderait pas à reprendre la parole ; ce fut ce qui arriva :
« Et vos parents, ils vont venir aussi à Maraucourt ? dit-elle.
— Je n’ai plus de parents.
— Ni votre père, ni votre mère ?
— Ni mon père, ni ma mère.
— Vous êtes comme moi, mais j’ai ma grand’mère qui est bonne, et qui serait encore meilleure s’il n’y avait pas mes oncles et mes tantes qu’elle ne veut pas fâcher ; sans eux je ne travaillerais pas aux usines, je resterais au débit ; mais elle ne fait pas ce qu’elle veut. Alors vous êtes toute seule ?
— Toute seule.