— Bien sûr. »
Pour elle, le moment était décisif, mais elle se raidit contre son émotion : pourquoi ne voudrait-il pas d’elle puisqu’on acceptait tout le monde ?
Quand elles arrivèrent devant lui, Rosalie dit à Perrine de la suivre et, sortant de la foule, elle s’approcha sans paraître intimidée :
« M’sieu le directeur, dit-elle, c’est une camarade qui voudrait travailler. »
Talouel jeta un rapide coup d’œil sur cette camarade :
« Dans un moment nous verrons », répondit-il.
Et Rosalie, qui savait ce qu’il convenait de faire, se plaça à l’écart avec Perrine.
À ce moment un brouhaha se produisit à la grille et les ouvriers s’écartèrent avec empressement, laissant le passage libre au phaéton de M. Vulfran, conduit par le même jeune homme que la veille : bien que tout le monde sût qu’il ne pouvait pas voir, toutes les têtes d’hommes se découvrirent devant lui, tandis que les femmes saluaient d’une courte révérence.
« Vous voyez qu’il n’arrive pas le dernier », dit Rosalie.
Le directeur fit quelques pas pressés au-devant du phaéton :
« Monsieur Vulfran, je vous présente mon respect, dit-il le chapeau à la main.
— Bonjour, Talouel. »
Perrine suivit des yeux la voiture qui continuait son chemin, et quand elle les ramena sur la grille, elle vit successivement passer les employés qu’elle connaissait déjà : Fabry