« Tu vois qu’il faut se forcer.
— Si j’osais, maman !
— Tu peux oser.
— Je te répondrais que ce que tu me dis, c’était cela même que je te disais.
— Moi, je suis malade.
— C’est pour cela que si tu voulais j’irais chercher un médecin ; nous sommes à Paris, et à Paris il y a de bons médecins.
— Les bons médecins ne se dérangent pas sans qu’on les paie.
— Nous le paierions.
— Avec quoi ?
— Avec notre argent ; tu dois avoir sept francs dans ta robe et en plus un florin que nous pouvons changer ici ; moi j’ai dix-sept sous. Regarde dans ta robe. »
Cette robe noire, aussi misérable que la jupe de Perrine, mais moins poudreuse, car elle avait été battue, était posée sur le matelas et servait de couverture ; sa poche explorée donna bien les sept francs annoncés et le florin d’Autriche.
« Combien cela fait-il en tout ? demanda Perrine, je connais si mal l’argent français.
— Je ne le connais guère mieux que toi. »
Elles firent le compte, et en estimant le florin à deux francs elles trouvèrent neuf francs quatre-vingt-cinq centimes.
« Tu vois que nous avons plus qu’il ne faut pour le médecin, continua Perrine.
— Il ne me guérirait pas par des paroles, il ordonnerait des médicaments, comment les payer ?