eut la satisfaction de voir la physionomie renfrognée des ouvriers s’éclairer ; il est vrai que ce n’était là qu’une phrase de conversation courante, mais leur demi-sourire était de bonne augure.
« Ils ont parfaitement compris, dit le directeur.
— Alors maintenant, dit M. Vulfran, demande-leur pourquoi ils viennent huit jours avant la date fixée pour leur arrivée ; cela fait que l’ingénieur qui devait les diriger et qui parle anglais est absent. »
Elle traduisit cette phrase fidèlement, et tout de suite la réponse que l’un d’eux lui fit :
« Ils disent qu’ayant achevé à Cambrai le montage de machines plus tôt qu’ils ne pensaient, ils sont venus ici directement au lieu de repasser par l’Angleterre.
— Chez qui ont-ils monté ces machines à Cambrai ? demanda M. Vulfran.
— Chez MM. Aveline frères.
— Quelles sont ces machines ? »
La question posée et la réponse reçue en anglais, Perrine hésita.
« Pourquoi hésites-tu ? demanda vivement M. Vulfran d’un ton impatient.
— Parce que c’est un mot de métier que je ne connais pas.
— Dis ce mot en anglais.
— Hydraulic mangle.
— C’est bien cela. »
Il répéta le mot en anglais, mais avec un tout autre accent que les ouvriers, ce qui expliquait qu’il n’eut pas compris