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EN FAMILLE.

cations qui s’échangèrent, mais le chef monteur la fit quand même intervenir :

« Sans cette petite, dit-il, nous n’aurions eu qu’à nous croiser les bras. »

Alors Fabry la regarda, mais sans lui rien dire, tandis que de son côté elle n’osait lui demander ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire si elle devait rester à Saint-Pipoy ou retourner à Maraucourt.

Dans le doute elle resta, pensant que puisque c’était M. Vulfran qui l’avait fait venir, c’était lui qui devait la garder ou la renvoyer.

Il n’arriva qu’à son heure ordinaire amené par le directeur qui lui rendit compte des instructions que l’ingénieur avait données et des observations qu’il avait faites ; mais il se trouva qu’elles ne lui donnèrent pas entière satisfaction :

« Il est fâcheux que cette petite ne soit pas là, dit-il, mécontent.

— Mais elle est là, répondit le directeur, qui fit signe à Perrine d’approcher.

— Pourquoi n’es-tu pas retournée à Maraucourt ? demanda M. Vulfran.

— J’ai cru que je ne devais partir d’ici que quand vous me le commanderiez, répondit-elle.

— Tu as eu raison, dit-il, tu dois être ici à ma disposition quand je viens… »

Il s’arrêta, pour reprendre presque aussitôt :

« Et même j’aurai besoin de toi aussi à Maraucourt ; tu vas donc rentrer ce soir, et demain matin tu te présenteras au bureau ; je te dirai ce que tu as à faire. »