— La chambrée de Françoise est-elle donc si malsaine ?
— Ah ! Monsieur, si vous pouviez la voir, vous ne permettriez pas que vos ouvrières vivent là.
— Continue. »
Elle passa à sa découverte de l’île, et à son idée de s’installer dans l’aumuche.
« Tu n’as pas eu peur ?
— Je suis habituée à n’avoir pas peur.
— Tu parles de l’entaille qui se trouve la dernière sur la route de Saint-Pipoy, à gauche ?
— Oui, monsieur.
— Cette aumuche m’appartient et elle sert à mes neveux. C’est donc là que tu as dormi ?
— Non seulement dormi, mais travaillé, mangé, même donné à dîner à Rosalie, qui pourra vous le raconter ; je ne l’ai quittée que pour Saint-Pipoy quand vous m’avez dit de rester à la disposition des monteurs, et cette nuit pour loger chez mère Françoise, où je peux maintenant me payer un cabinet pour moi seule.
— Tu es donc riche que tu peux donner à dîner à ta camarade ?
— Si j’osais vous dire.
— Tu dois tout me dire.
— Est-il permis de prendre votre temps pour des histoires de petites filles.
— Ce n’est pas trop court qu’est le temps pour moi, depuis que je ne peux plus l’employer comme je voudrais, c’est long, bien long… et vide. »
Elle vit passer sur le visage de M. Vulfran un nuage sombre