plus eu de ses nouvelles. Après ma maladie qu’il a certainement connue, car j’ai tout lieu de penser qu’on le tenait au courant de ce qui se passe ici, j’ai cru qu’il reviendrait. Il n’est pas revenu, retenu évidemment par cette femme maudite qui, non contente de me l’avoir pris, me le garde, la misérable !… »
Perrine écoutait, suspendue aux lèvres de M. Vulfran, ne respirant pas ; à ce mot, elle interrompit :
« La lettre du père Fildes dit : « Une jeune personne douée des plus charmantes qualités : l’intelligence, la bonté, la douceur, la tendresse de l’âme, la droiture du caractère », on ne parle pas ainsi d’une misérable.
— Ce que dit la lettre peut-il aller contre les faits ? et le fait capital qui m’a inspiré contre elle l’exaspération et la haine, c’est qu’elle me garde mon fils, au lieu de s’effacer comme il convient à une créature de son espèce, pour qu’il puisse retrouver et reprendre ici la vie qui doit être la sienne. Enfin par elle nous sommes séparés, et tu vois que, malgré les recherches que j’ai fait entreprendre, je ne sais même pas où il est ; comme moi, tu vois les difficultés qui s’opposent à ces recherches. Ce qui complique ces difficultés, c’est une situation particulière que je dois t’expliquer, bien qu’elle soit sans doute peu claire pour une enfant de ton âge ; mais, enfin, il faut que tu t’en rendes à peu près compte, puisque par la confiance que je mets en toi, tu vas m’aider dans ma tâche. La longue absence, la disparition de mon fils, notre rupture, le long temps qui s’est écoulé depuis les dernières nouvelles qu’on a reçues de lui, ont fatalement éveillé certaines espérances. Si mon fils n’était plus là pour prendre ma place