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EN FAMILLE.

Vous n’êtes pas assez habillée pour dîner à la table de mon frère et même vous êtes très mal habillée, fagotée comme un chien savant. »

Perrine savait qu’elle n’était pas bien habillée, cependant elle fut humiliée d’être comparée à un chien savant, et surtout de la façon dont cette comparaison était faite, avec l’intention manifeste de la rabaisser.

— J’ai pris ce que j’ai trouvé chez Mme Lachaise.

Mme Lachaise était bonne pour vous habiller quand vous n’étiez qu’une vagabonde, mais maintenant qu’il a plu à mon frère de vous admettre à sa table, il ne faut pas que nous ayons à rougir de vous ; ce qui, nous pouvons le dire entre nous, a lieu en ce moment. »

Sous ce coup, Perrine perdit la conscience du rôle qu’elle jouait :

« Ah ! dit-elle tristement.

— Ce que vous êtes drôle avec votre blouse, vous n’en avez pas idée. »

Et l’évocation de ce souvenir fit rire Mme Bretoneux comme si elle avait cette fameuse blouse devant les yeux.

« Mais cela est facile à réparer, et quand vous serez belle comme je veux que vous le soyez, avec une robe habillée pour la salle à manger, et un joli costume pour la voiture, vous vous rappellerez à qui vous les devez. C’est comme pour votre lingerie, je me doute qu’elle vaut la robe. Voyons un peu. »

Disant cela, d’un air d’autorité, elle ouvrit les uns après les autres les tiroirs de la commode, et méprisante, elle les referma d’un mouvement brusque en haussant les épaules avec pitié.