Autant Talouel s’était montré obséquieux quand il avait espéré obtenir ce qu’il voulait savoir, autant il afficha de brutalité quand il vit ses avances repoussées :
« Vous trouverez M. Vulfran dans son cabinet », dit-il en s’éloignant les mains dans ses poches.
Comme ce n’était pas la première fois que le banquier venait à Maraucourt, il n’eut pas de peine à trouver le cabinet de M. Vulfran, et arrivé à sa porte, il s’arrêta un moment pour se préparer.
Il n’avait pas encore frappé qu’une voix, celle de M. Vulfran, cria :
« Entrez. »
Il n’y avait plus à différer, il entra en s’annonçant :
« Bonjour, monsieur Vulfran.
— Comment c’est vous ; à Maraucourt !
— Oui, j’avais affaire ce matin à Picquigny ; alors j’ai poussé jusqu’ici pour vous apporter des nouvelles de Serajevo. »
Perrine assise à sa table n’avait pas besoin que ce nom fût prononcé pour savoir qui venait d’entrer : elle resta pétrifiée.
« Eh bien ? demanda M. Vulfran d’une voix impatiente.
— Elles ne sont pas ce que vous deviez espérer, ce que nous espérions tous.
— Notre homme a voulu nous escroquer les quarante livres ?
— Il semble que ce soit un honnête homme.
— Il ne sait rien ?
— Ses renseignements ne sont que trop authentiques… malheureusement.