Une clameur sortait de la cour accompagnée de cris, M. Vulfran voulut se diriger de ce côté.
« N’allez pas par là, dit Fabry, ce sont les deux mères des enfants asphyxiés qui les pleurent.
— Qui sont-elles ?
— Des ouvrières des usines.
— Il faut que je leur parle. »
Il appuya sa main sur l’épaule de Perrine, pour dire qu’elle devait le conduire.
Précédés de Fabry, qui leur fit faire place, ils entrèrent dans la cour, où les pompiers noyaient les décombres de la maison effondrée entre ses quatre murs restés debout, et sous les jets d’eau des tourbillons de flammes jaillissaient de ce foyer avec des crépitements.
D’un coin opposé encombré de femmes, partaient les cris qu’ils avaient entendus. Fabry écarta les groupes, et M. Vulfran, précédé de Perrine, s’avança vers les deux mères qui tenaient leurs enfants sur leurs genoux. Au milieu de ses larmes, l’une d’elles, qui croyait peut-être à un secours suprême, le vit paraître ; alors reconnaissant que ce n’était que le patron, elle étendit vers lui un bras menaçant :
« Venez donc ver ce qu’on fait d’nos éfants, pendant qu’on s’extermine pour vous, c’est y vo qu’allez li rendre la vie ? Oh mon pauvre petit ! »
Et se penchant sur son enfant, elle éclata en cris et en sanglots.
Un moment M. Vulfran resta indécis, puis il dit à Fabry :
« Vous aviez raison ; allons-nous-en. »
Ils rentrèrent aux bureaux, et il ne fut plus question de