autres nos amis. C’est beaucoup de soulager la misère des malheureux ; mais comme c’est plus encore de soulager leur douleur… en la partageant. »
Elle avait encore bien des choses à dire dans ce sens, lui semblait-il ; mais M. Vulfran ne répondant rien, et ne paraissant même pas l’écouter, elle n’osa pas continuer : plus tard elle reprendrait ce sujet.
Quand ils passèrent devant la vérandah de Talouel pour rentrer au château, M. Vulfran s’arrêta :
« Prévenez M. le curé, dit-il, que je prends à ma charge les frais de l’enterrement des enfants ; qu’il ordonne un service convenable ; j’y assisterai. »
Talouel eut un haut-le-corps.
« Faites afficher, continua M. Vulfran, que tous ceux qui voudront se rendre demain à l’église en auront la liberté : c’est un grand malheur que cet incendie.
— Nous n’en sommes pas responsables.
— Directement, non. »
Ce ne fut pas la seule surprise de Perrine ; le lendemain matin, après le dépouillement de la correspondance et la conférence avec les chefs de service, M. Vulfran retint Fabry :
« Vous n’avez rien de pressé en train, je pense ?
— Non, monsieur.
— Eh bien, partez pour Rouen. J’ai appris qu’on avait construit là une crèche modèle, dans laquelle on a appliqué ce qui s’est fait de mieux ailleurs ; non la Ville, il y aurait eu concours et par suite routine, mais un particulier qui a cherché dans le bien à faire un hommage à des mémoires