ans environ. Par le costume composé d’une blouse et d’un pantalon, d’un chapeau en cuir comme ceux des cochers d’omnibus, et aussi par une courte pipe noire qui ne quittait pas sa bouche, un homme. Mais c’était son air qui était intéressant pour les inquiétudes de Perrine, et il n’avait rien de dur ni de méchant.
Après avoir pris une petite rue, Grain de Sel et La Rouquerie s’étaient arrêtés devant la boutique d’un marchand de vin, et, sur une table du trottoir on leur avait apporté une bouteille avec deux verres, tandis que Perrine restait dans la rue devant eux, tenant toujours son âne.
« Vous allez voir s’il est malin », dit Grain de Sel en avançant son verre plein.
Tout de suite Palikare allongea le cou et de ses lèvres pincées aspira la moitié du verre, sans que Perrine osât l’en empêcher.
« Hein ! » dit Grain de Sel triomphant.
Mais La Rouquerie ne partagea pas cette satisfaction :
« Ce n’est pas pour boire mon vin que j’en ai besoin, mais pour traîner ma charrette et mes peaux de lapin.
— Puisque je vous dis qu’il vient de Grèce attelé à une roulotte.
— Ça, c’est autre chose. »
Et l’examen de Palikare commença en détail et avec attention ; quand il fut terminé, La Rouquerie demanda à Perrine combien elle voulait le vendre. Le prix qu’elle avait arrêté à l’avance avec Grain de Sel était de cent francs ; ce fut celui qu’elle dit.
Mais La Rouquerie poussa les hauts cris : « cent francs, un