ment se défendrait-elle, si on l’arrêtait ? Que ferait-on d’elle ?
Toutes ces questions lui traversèrent l’esprit avec la rapidité de l’éclair, cependant telle était sa détresse qu’avant d’obéir à la peur qui commençait à la serrer à la gorge, elle pensa à sa pièce :
« Si vous ne voulez pas me donner du pain, au moins rendez-moi ma pièce, dit-elle en étendant la main.
— Pour que tu la passes ailleurs n’est-ce pas ? Je la garde ta pièce. Si tu la veux, va chercher un sergent de ville, nous l’examinerons ensemble. En attendant fiche-moi le camp et plus vite que ça, voleuse. »
Les cris de la boulangère qui s’entendaient de la rue avaient arrêté trois ou quatre passants et des propos s’échangeaient entre eux curieusement :
« Qu’est-ce que c’est ?
— C’te fille qui a voulu forcer le tiroir de la boulangère.
— Elle marque mal.
— N’y a donc jamais de police quand on en a besoin. »
Affolée Perrine se demandait si elle pourrait sortir ; cependant on la laissa passer, mais en l’accompagnant d’injures et de huées, sans qu’elle osât se sauver à toutes jambes comme elle en avait envie, ni se retourner pour voir si on ne la poursuivait point.
Enfin après quelques minutes, qui pour elle furent des heures, elle se trouva dans la campagne, et malgré tout elle respira : pas arrêtée ! plus d’injures !
Il est vrai qu’elle pouvait se dire aussi : pas de pain, plus