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SANS FAMILLE

— C’est tout ce que vous avez à dire pour votre défense ? demanda enfin le président.

— Pour moi, je n’aurais rien à ajouter ; mais pour l’enfant que j’aime tendrement et qui va rester seul, pour lui je réclame l’indulgence du tribunal, et le prie de nous tenir séparés le moins longtemps possible.

Je croyais qu’on allait mettre mon maître en liberté. Mais il n’en fut rien.

Un autre magistrat parla pendant quelques minutes, puis le président, d’une voix grave, dit que le nommé Vitalis, convaincu d’injures et de voies de fait envers un agent de la force publique, était condamné à deux mois de prison et à cent francs d’amende.

Deux mois de prison !

À travers mes larmes, je vis la porte par laquelle Vitalis était entré, se rouvrir ; celui-ci suivit un gendarme, puis la porte se referma.

Deux mois de séparation.

Où aller ?