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SANS FAMILLE

Alors je me relevai vivement et courant à la porte :

— Arthur, je vous aimerai toujours ! dis-je d’une voix entrecoupée par les sanglots, et vous, madame, je ne vous oublierai jamais !

— Rémi, Rémi ! cria Arthur.

Mais je n’en entendis pas davantage ; j’étais sorti et j’avais refermé la porte.

Une minute après, j’étais auprès de mon maître.

— En route ! me dit-il.

Et nous sortîmes de Cette par la route de Frontignan.

Ce fut ainsi que je quittai mon premier ami et me lançai dans des aventures qui m’auraient été épargnées, si victime d’un odieux préjugé, je ne m’étais pas laissé affoler par une sotte crainte.