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SANS FAMILLE

légumes pourris, des ordures de toute sorte, l’air était chargé d’odeurs fétides, les enfants qui jouaient devant les portes avaient la mine pâle ; à chaque instant passaient de lourdes voitures qu’ils évitaient avec beaucoup d’adresse et sans paraître en prendre souci.

— Où donc sommes-nous ? demandai-je à Vitalis.

— À Paris, mon garçon.

— À Paris !…

Était-ce possible, c’était là Paris.

Où donc étaient mes maisons de marbre ?

Où donc étaient mes passants vêtus d’habits de soie ?

Comme la réalité était laide et misérable !

C’était là ce Paris que j’avais si vivement souhaité voir.

C’était là que j’allais passer l’hiver, séparé de Vitalis… et de Capi.