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SANS FAMILLE

Je me remis en marche et une heure et demie après je me couchais sur une bonne botte de paille à côté de Mattia, dans la voiture de Bob, et en quelques paroles je lui racontais ce qui s’était passé, puis je m’endormais mort de fatigue.

Quelques heures de sommeil me rendirent mes forces et le matin je me réveillai prêt à partir pour Lewes, si toutefois Mattia, qui dormait encore, pouvait me suivre.

Sortant de la voiture, je me dirigeai vers notre ami Bob qui, levé avant moi, était occupé à allumer son feu ; je le regardais, couché à quatre pattes, et soufflant de toutes ses forces sous la marmite, lorsqu’il me sembla reconnaître Capi conduit en laisse par un policeman.

Stupéfait, je restai immobile, me demandant ce que cela pouvait signifier ; mais Capi qui m’avait reconnu avait donné une forte secousse à la laisse qui s’était échappée des mains du policeman ; alors en quelques bonds il était accouru à moi et il avait sauté dans mes bras.

Le policeman s’approcha :

— Ce chien est à vous, n’est-ce pas ? me demanda-t-il.

— Oui.

— Eh bien je vous arrête.

Et sa main s’abattit sur mon bras qu’elle serra fortement.

Les paroles et le geste de l’agent de police avaient fait relever Bob ; il s’avança :

— Et pourquoi arrêtez-vous ce garçon ? demanda-t-il.

— Êtes-vous son frère ?