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SANS FAMILLE

sorti de la voiture et en boitant il était accouru près de moi.

— Expliquez-lui que je ne suis pas coupable, dis-je à Bob, puisque je suis resté avec vous jusqu’à une heure du matin ; ensuite j’ai été à l’auberge du Gros-Chêne où j’ai parlé à l’aubergiste, et aussitôt je suis revenu ici.

Bob traduisit mes paroles à l’agent ; mais celui-ci ne parut pas convaincu comme je l’avais espéré, tout au contraire :

— C’est à une heure un quart qu’on s’est introduit dans l’église, dit-il ; ce garçon est parti d’ici à une heure ou quelques minutes avant une heure, comme il le prétend, il a donc pu être dans l’église à une heure un quart, avec ceux qui volaient.

— Il faut plus d’un quart d’heure pour aller d’ici à la ville, dit Bob.

— Oh ! en courant, répliqua l’agent, et puis qui me prouve qu’il est parti à une heure ?

— Moi qui le jure, s’écria Bob.

— Oh ! vous, dit l’agent, faudra voir ce que vaut votre témoignage.

Bob se fâcha.

— Faites attention que je suis citoyen anglais, dit-il avec dignité.

L’agent haussa les épaules.

— Si vous m’insultez, dit Bob, j’écrirai au Times.

— En attendant j’emmène ce garçon, il s’expliquera devant le magistrat.

Mattia se jeta dans mes bras, je crus que c’était pour m’embrasser, mais Mattia faisait passer ce qui était pratique avant ce qui était sentiment.