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Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/109

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puis revenant vers Vitalis je continuai ma recherche du côté opposé. Le résultat fut le même : partout un mur ! nulle part une ouverture dans ce mur, ou sur la terre un chemin, un sillon, une trace quelconque indiquant une entrée.

– Je ne trouve rien que la neige.

La situation était terrible ; sans doute mon maître s’était égaré et ce n’était pas là que se trouvait la carrière qu’il cherchait.

Quand je lui eus dit que je ne trouvais pas les ornières, mais seulement la neige, il resta un moment sans répondre, puis appliquant de nouveau ses mains contre le mur, il le parcourut d’un bout à l’autre. Capi qui ne comprenait rien à cette manœuvre, aboyait avec impatience.

Je marchai derrière Vitalis.

– Faut-il chercher plus loin ?

– Non, la carrière est murée.

– Murée ?

– On a fermé l’ouverture, et il est impossible d’entrer.

– Mais alors ?

– Que faire, n’est-ce pas ? je n’en sais rien ; mourir ici.

– Oh ! maître.

– Oui, tu ne veux pas mourir, toi, tu es jeune, la vie te tient : eh bien ! marchons, peux-tu marcher ?

– Mais vous ?

– Quand je ne pourrai plus, je tomberai comme un vieux cheval.