tique en habit noir et en cravate blanche qui nous conduisit à notre appartement : comme elle nous parut belle, notre chambre ; elle avait deux lits blancs ; les fenêtres ouvraient sur une verandah suspendue au-dessus du lac, et la vue qu’on embrassait était une merveille : quand nous nous décidâmes à revenir dans la chambre, le domestique était toujours immobile attendant nos ordres, et il demanda ce que nous voulions pour notre dîner qu’il allait nous faire servir sur la verandah.
– Vous avez des tartes ? demanda Mattia.
– Tarte à la rhubarbe, tarte aux fraises, tarte aux groseilles.
– Eh bien ! vous nous servirez de ces tartes ?
– Des trois ?
– Certainement.
– Et comme entrée ? comme rôti ? comme légumes ?
À chaque offre, Mattia ouvrait les yeux, mais il ne se laissa pas déconcerter.
– Ce que vous voudrez, répondit-il.
Le garçon sortit gravement.
– Je crois que nous allons dîner mieux ici que dans la famille Driscoll, dit Mattia.
Le lendemain, madame Milligan vint nous voir ; elle était accompagnée d’un tailleur et d’une lingère, qui nous prirent mesure pour des habits et des chemises.
Elle nous dit que Lise continuait à s’essayer de parler, et que le médecin avait assuré qu’elle était