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Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/74

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Puis il ajouta quelques paroles dans une langue que je ne comprenais pas.

– Arthur voudrait voir vos acteurs de plus près, me dit la dame.

Je fis un signe à Capi qui prenant son élan, sauta dans le bateau.

– Et les autres ? cria Arthur.

Zerbino et Dolce suivirent leur camarade.

– Et le singe !

Joli-Cœur aurait facilement fait le saut, mais je n’étais jamais sûr de lui ; une fois à bord, il pouvait se livrer à des plaisanteries qui n’auraient peut-être pas été du goût de la dame.

– Est-il méchant ? demanda-t-elle.

– Non, madame ; mais il n’est pas toujours obéissant et j’ai peur qu’il ne se conduise pas convenablement.

– Eh bien ! embarquez avec lui.

Disant cela, elle fit signe à un homme qui se tenait à l’arrière auprès du gouvernail, et aussitôt cet homme passant à l’avant jeta une planche sur la berge.

C’était un pont. Il me permit d’embarquer sans risquer le saut périlleux, et j’entrai dans le bateau gravement, ma harpe sur l’épaule et Joli-Cœur dans ma main.

– Le singe ! le singe ! s’écria Arthur.

Je m’approchai de l’enfant, et, tandis qu’il flattait et caressait Joli-Cœur, je pus l’examiner à loisir.

Chose surprenante, il était bien véritablement attaché sur une planche, comme je l’avais cru tout d’abord.