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Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/87

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hurlements plaintifs dans lesquels je reconnus la voix de Dolce. Ces hurlements venaient de derrière notre hutte, et à une assez courte distance.

J’allais sortir ; mon maître m’arrêta en me posant la main sur l’épaule.

– Mets d’abord du bois sur le feu, me commanda-t-il.

Pendant que j’obéissais, il prit dans le foyer un tison sur lequel il souffla pour aviver la pointe carbonisée.

Puis au lieu de rejeter ce tison dans ce foyer, lorsqu’il fut rouge, il le garda à la main.

– Allons voir, dit-il, et marche derrière moi : en avant, Capi !

Au moment où nous allions sortir, un formidable hurlement éclata dans le silence, et Capi se rejeta dans nos jambes, effrayé.

– Des loups ! où sont Zerbino et Dolce ?

À cela je ne pouvais répondre. Sans doute les deux chiens étaient sortis pendant mon sommeil ; Zerbino réalisant le caprice qu’il avait manifesté, et que j’avais contrarié, Dolce suivant son camarade.

Les loups les avaient-ils emportés ? Il me semblait que l’accent de mon maître, lorsqu’il avait demandé où ils étaient, avait trahi cette crainte.

– Prends un tison, me dit-il, et allons à leur secours.

J’avais entendu raconter dans mon village d’effrayantes histoires de loups ; cependant je n’hésitai pas ; je m’armai d’un tison et suivis mon maître.