Aller au contenu

Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de belles flammes qui montaient en tourbillons jusqu’au toit, en jetant des étincelles pétillantes qui, seules, troublaient le silence.

Pendant assez longtemps je m’amusai à regarder ces étincelles, mais, peu à peu, la lassitude me prit et m’engourdit sans que j’en eusse conscience.

Si j’avais eu à m’occuper de ma provision de bois, je me serais levé, et, en marchant autour de la cabane, je me serais tenu éveillé ; mais, en restant assis, n’ayant d’autre mouvement à faire que d’étendre la main pour mettre des branches au feu, je me laissai aller à la somnolence qui me gagnait et, tout en me croyant sûr de me tenir éveillé, je me rendormis.

Tout à coup je fus réveillé en sursaut par un aboiement furieux.

Il faisait nuit ; j’avais sans doute dormi longtemps, et le feu s’était éteint, ou tout au moins il ne donnait plus de flammes qui éclairassent la hutte.

Les aboiements continuaient : c’était la voix de Capi ; mais, chose étrange, Zerbino, pas plus que Dolce ne répondaient à leur camarade.

– Eh bien, quoi ? s’écria Vitalis se réveillant aussi, que se passe-t-il ?

– Je ne sais pas.

– Tu t’es endormi et le feu s’éteint.

Capi s’était élancé vers la porte, mais n’était point sorti, et c’était de la porte qu’il aboyait.

La question que mon maître m’avait adressée, je me la posai : que se passait-il ?

Aux aboiements de Capi répondirent deux ou trois