Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/90

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Sa couverture était restée devant le feu, mais elle était plate ; le singe ne se trouvait pas dessous.

Je l’appelai ; Vitalis l’appela à son tour ; il ne se montra pas.

Vitalis me dit qu’en s’éveillant, il l’avait senti près de lui, c’était donc depuis que nous étions sortis qu’il avait disparu ?

Nous primes une poignée de branches enflammées, et nous sortîmes, penchés en avant, nos branches inclinées sur la neige, cherchant les traces de Joli-Cœur.

Nous n’en trouvâmes point : il est vrai que le passage des chiens et nos piétinements avaient brouillé les empreintes, mais pas assez cependant pour qu’on ne pût pas reconnaître les pieds du singe.

Nous rentrâmes dans la cabane pour voir s’il ne s’était pas blotti dans quelque fagot.

Notre recherche dura longtemps ; dix fois nous passâmes à la même place, dans les mêmes coins ; je montai sur les épaules de Vitalis pour explorer les branches qui formaient notre toit ; tout fut inutile.

De temps en temps nous nous arrêtions pour l’appeler ; rien, toujours rien.

Vitalis paraissait exaspéré, tandis que moi j’étais désolé.

Comme je demandais à mon maître s’il pensait que les loups avaient pu aussi l’emporter :

– Non, me dit-il, les loups n’auraient pas osé entrer dans la cabane ; je crois qu’ils auront sauté sur Zerbino et sur Dolce qui étaient sortis, mais ils n’ont pas pénétré ici ; il est probable que Joli-Cœur épou-