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Page:Malte-Brun - la France illustrée tome I.djvu/204

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LA FRANCE ILLUSTRÉE

mètre en amont de Compiègne, après un parcours total de 279 kilomètres. Il y a peu de rivières que l’on puisse comparer à l’Aisne, pour l’agrément, la variété des sites et la fertilité du sol qu’elle arrose. Elle reçoit dans le département : sur sa rive droite, la Miette, petite rivière qui coule du nord au sud pendant 10 kilomètres en alimentant plusieurs usines, et 14 ruisseaux secondaires ; sur sa rive gauche, elle reçoit 18 affluents, dont le principal est la Vesle, qui prend sa source non loin du village de Tilloy, à Somme-Vesle (Marne), entre dans le département sur le territoire de Villesavoye et vient se jeter dans l’Aisne en face de Condé, après un cours de 120 kilomètres, dont 16 dans le département ; son principal affluent est la rivière de Murton. La Retourne et la Suippe prennent, comme la Vesle, leur source dans le département de la Marne avant de venir tomber dans la rivière d’Aisne ; la Crise et le Vandy, autres affluents de la rive gauche de l’Aisne, appartiennent entièrement au département. Toutes ces petites rivières alimentent des usines et font tourner des moulins.

L’Oise (voy. l’Hydrographie du département de l’Oise), qui prend sa source près de Seloignes, en Belgique, entre en France par le département de l’Aisne, qu’il traverse du village de Mondrepuis à celui de Quierzy en coulant de l’est-nord-est à l’ouest-sud-ouest, sur une longueur d’environ 150 kilomètres, cette rivière n’est navigable que depuis Chauny ; elle reçoit dans son cours un grand nombre d’affluents ; on en compte 22 sur sa rive droite, dont le principal est le Noirieu, grossi de l’Iron, qui a environ 30 kilomètres ; et sur sa rive gauche 20 affluents, dont les principaux sont : le Thon, qui a 40 kilomètres de cours et est grossi de la rivière des Goujons ; la Serre, qui a 80 kilomètres de cours, grossie du Vilpion, du Hurtaut, de la Souche et de la rivière de Chambry ; et la Lette, autrefois l’Aillette, grossie de l’Ardon qui n’a pas moins de 60 kilomètres de cours. Toutes ces rivières sont très importantes à cause des nombreux établissements industriels qu’elles alimentent.

La Marne, qui vient du département du même nom, passe dans la partie la plus méridionale du département de l’Aisne, se dirige du nord-est au sud-ouest et le parcourt de Tréloup à Crouttes, en tenant compte de ses sinuosités, sur une longueur de 50 kilomètres. C’est sans contredit la rivière qui tient le premier rang parmi toutes celles du département ; son principal affluent est le Surmelin, qui a 20 kilomètres et vient, après avoir reçu le Melun et la Dhuys, affluer près de Mézy sur sa rive gauche. La Dhuys ne porte pas toutes ses eaux dans le Surmelin ; une notable partie en est distraite pour être conduite, par des canaux souterrains, jusqu’à Paris, où elle alimente les fontaines des quartiers de la rive droite.

Entre la Marne et l’Aisne coule par mille détours, de l’est à l’ouest, et sur un développement de 56 kilomètres, la rivière de l’Ourcq depuis Villardelle, dans la forêt de Ris, jusqu’au delà de La Ferté-Milon. Avant d’entrer dans le département de Seine-et-Marne, cette rivière reçoit la Clignon et le ru de Savières.

Trois grandes rivières prennent leur source dans le nord du département de l’Aisne : la Somme, qui naît près de Fonsomme, coule du nord-est au sud-ouest sur une longueur de 35 kilomètres en alimentant des usines ; l’Escaut, qui prend sa source près du village de Beaurevoir et parcourt dans le département une longueur de 9 kilomètres avant d’entrer dans celui du Nord ; la Sambre, qui prend sa source près de Fontenelle et coule du sud au nord l’espace de 21 kilomètres.

Aux moyens naturels de communications fluviales que possède le département de l’Aisne, l’art a ajouté plusieurs canaux. Le plus important est celui de Saint-Quentin, qui lie la Somme à l’Escaut, et qui a 68,397 mètres. Le canal Crozat, entre Saint-Quentin et Chauny, qui réunit la Somme à l’Oise ; celui de Manican, qui a 4,851 mètres, et celui de l’Oise, qui a 2,000 mètres, latéraux à cette dernière rivière, servent de prolongement au canal Crozat. Les autres canaux sont ceux des Ardennes, 2,000 mètres ; de La Fère, de la Somme, de la Sambre à l’Oise, 58,000 mètres ; le canal latéral de l’Aisne, enfin, celui de l’Aisne à la Marne.

Les marais du département se trouvent dans les arrondissements de Laon et de Saint-Quentin ; mais beaucoup d’entre eux ont été desséchés ou sont en voie de desséchement à l’aide de canaux particuliers ; nous citerons parmi ces derniers le canal de Torrents. La superficie des marais et étangs ne dépasse pas aujourd’hui 1,000 hectares ; un des plus importants est celui de Saint-Laurent.



Voies de communication. — Le département de l’Aisne est un des mieux partagés sous le rapport des voies de communication ; il compte 6 routes nationales, d’un parcours de 612 kilo-