Aller au contenu

Page:Malte-Brun - la France illustrée tome I.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XVIII
LA FRANCE ILLUSTRÉE

et arrose Vienne, Tournon, Valence, Pont-Saint-Esprit, Avignon, Beaucaire, Tarascon et Arles ; là, il se en deux branches, qui forment l’île de la Camargue, et il gagne la Méditerranée après un cours de 812 kilomètres, dont 531 en France. C’est le fleuve dont le débit est le plus considérable ; il envoie à la mer 2,600 mètres cubes d’eau par seconde. Il présente cette particularité qu’après avoir reçu la Valserine, près de Bellegarde, il disparaît au temps des basses eaux dans un souterrain qu’il s’est creusé à travers la roche calcaire qui forme son lit, pour reparaître un peu plus loin ; c’est ce que l’on appelle la Perte du Rhône. Ses affluents de la rive gauche sont l’Arve, le Fier, le Guiers, l’Isère, la Drôme, la Sorgues, la Durance ; ceux de droite sont l’Ain, la Saône, l’Ardèche et le Gard.

L’Arve, grossie de l’Arveiron, le Fier, qui reçoit les eaux du lac d’Annecy, le Guiers, formé par le Guiers vif et le Guiers mort, ne sont guère que des torrents.

L’Isère a son origine dans les glaciers du col d’Iseran, à une altitude de plus de 2,300 mètres, dans les Alpes Grées ; arrose Moûtiers, Albertville et Montmélian, passe à Grenoble et finit dans le Rhône, au-dessus de Valence, après un cours total de 290 kilomètres. Elle reçoit, à gauche, l’Arc (150 kilom.), qui arrose Saint-Jean-de-Maurienne, et le Drac (148 kilom.), grossi à droite de la Romanche.

La Drôme descend du mont d’Embel, arrose Die et finit au-dessous de Crest, après un cours de 118 kilomètres.

La Sorgues, qui n’a que 40 kilomètres de cours, sort de la poétique fontaine de Vaucluse, et, après avoir reçu les eaux de la Nesque (64 kilom.) et de l’Ouvèze (95 kilom.) qui, comme elle, descendent du mont Ventoux, elle tombe dans le Rhône au-dessous d’Avignon.

La Durance descend du mont Genèvre, coule d’abord au sud-ouest, reçoit la Clarée et la Guisanne ; arrose Briançon, Mont-Dauphin, Embrun, court vers le sud passer à Sisteron, tourne enfin à l’ouest, passe à Cavaillon et se jette dans le Rhône, après un cours de 380 kilomètres, dont 180 sont navigables. Elle reçoit, à droite, la Luye, qui arrose Gap ; le Calavon, qui passe à Apt ; à gauche, le Guil (60 kilom.), qui passe au fort Queyras ; l’Ubaye (75 kilom.), qui descend du mont Viso et arrose Barcelonnette ; la Bléone (70 kilom.), qui passe à Digne, et le Verdon (170 kilom.), qui arrose Colmars et Castellane.

L’Ain (190 kilom.), qui coule du nord au sud, descend du Jura en formant deux belles cascades, et reçoit la Bienne, qui passe à Saint-Claude.

La Saône sort des monts Faucilles, à une hauteur de 396 mètres ; elle coule presque directement du nord au sud ; passe à Gray, où elle est navigable, à Auxonne, à Saint-Jean-de-Losne, à Châlon, Tournus, Mâcon, Villefranche, Trévoux, et se jette dans le Rhône à Lyon, après un cours total de 455 kilomètres, dont 314 sont navigables. Elle reçoit, à droite, l’Azergues, la Grône, l’Ouche, qui passe à Dijon ; la Tille, qui passe près de Fontaine-Française ; à gauche, le Drugeon, qui passe à Vesoul ; l’Ognon ou Oignon, qui descend des Vosges et arrose Lure ; le Doubs, qui prend sa source au mont Risoux, dans le Jura, à 937 mètres d’altitude ; arrose Pontarlier, Saint-Hippolyte, Besançon, Dôle, et se jette dans la Saône, à Verdun, après un cours de 430 kilomètres, pendant lequel il reçoit la Savoureuse, qui passe à Belfort et à Montbéliard, et la Furieuse, qui passe à Salins. Au-dessous de Pontarlier, le Doubs forme le lac de Chaillexon ou des Brenets, d’où il s’échappe en formant une belle chute de 27 mètres, que l’on appelle le Saut-du-Doubs.

La Seille (176 kilom.), qui baigne Louhans, et la Reysouze (84 kilom.), qui arrose Bourg, la Veyle et la Chalaronne, sont aussi des petits affluents de gauche de la Saône.

L’Ardèche, au cours tortueux, descend des monts du Vivarais, coule au sud-est, passe près d’Aubenas et se jette dans le Rhône, un peu au-dessus de Pont -Saint-Esprit, après un cours de 108 kilomètres.

Le Gard est formé par le Gardon d’Alais et le Gardon d’Anduze, ce dernier grossi du Gardon de Mialet, qui descendent des monts du Gévaudan ; il passe près de Nîmes et arrive au Rhône au-dessus de Beaucaire, après un cours de 137 kilomètres. Ces cours d’eau ne sont à proprement parler que des torrents.

L’Arc sort des Alpines, passe près d’Aix et se jette dans l’étang de Berre, après un cours de 85 kilomètres. L’Huveaune et la Gapeau ne sont guère que des torrents descendus des montagnes de la Provence.

L’Argens prend sa source dans les monts de l’Estérel, coule de l’est vers l’ouest, arrose Bri-