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Page:Malte-Brun - la France illustrée tome I.djvu/40

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XXVIII
LA FRANCE ILLUSTRÉE

Les six grandes compagnies sont :

1° Le Chemin de fer du Nord (710 kilom.) se dirige sur la Belgique. Il jette des embranchements vers Maubeuge par Saint-Quentin, vers Boulogne, Dunkerque, Calais et Valenciennes. Il joint par Lille et Valenciennes le réseau français aux réseaux belge, hollandais et prussien ; en un mot, au grand réseau européen.

2° Le Chemin de fer de l’Est (783 kilom.) se dirige sur la frontière d’Allemagne par Châlons et Nancy. Il se soude au chemin de fer de Strasbourg à Bâle, et, par l’embranchement de Metz à Forbach et à Sarrebrück, il communique avec les lignes du Rhin.

3° Les Chemins de fer Paris à Lyon (383 kilom.), de Lyon à Avignon, d’Avignon à Marseille, de Marseille à Toulon, et d’Avignon à Cette, constituent la grande ligne de Paris à la Méditerranée, qui relie Paris à l’Algérie et l’Angleterre aux Indes par Calais et Marseille ; de nombreux embranchements en construction doivent l’unir aux autres lignes.

4° Les Chemins de fer d’Orléans constituent la ligne de Bordeaux et la grande ligne du Centre (1,116 kilom.), qui est destinée à se ramifier considérablement et à jeter un réseau très compliqué entre les lignes de Paris à Lyon et de Paris à Bordeaux. L’ensemble du réseau a l’avantage immense d’ouvrir des débouchés à la partie de la France centrale qui est privée de canaux. En outre, le réseau d’Orléans se dirige vers la Bretagne et rejoint à Landerneau la ligne de Brest (réseau de l’Ouest).

Le Chemin de fer de Paris de Bordeaux se confond de Paris à Orléans avec les lignes du Centre. Ses embranchements le relient à la grande ligne précédente.

5° Le réseau du Midi commence à Bordeaux et aboutit à Cette, où il se relie au réseau de Paris-Lyon-Méditerranée. Il envoie plusieurs lignes vers l’Espagne.

6° Le Chemin de fer de l’Ouest se dirige de Paris sur Rennes, Brest et Granville. Il traverse la Beauce, le Maine, l’Anjou, la basse Normandie et la Bretagne. Des embranchements doivent le faire communiquer aux grandes lignes de Paris à Nantes et à celles de Paris à Cherbourg.

Le Chemin de Paris à Rouen (138 kilom.) et du Havre (229 kilom.) évite la longue navigation de la Seine de Paris à la mer. Il jette des embranchements sur Dieppe, sur Cherbourg, par Évreux, Lisieux, Caen, etc., etc.

Le Réseau des Chemins de fer de l’État se compose de lignes ou tronçons de ligne qui unissent entre eux les grands réseaux. Les principales lignes sont celles : de Nantes à Bordeaux par La Roche-sur-Yon, Saintes et Coutras ; de Nantes à Limoges par Saintes et Augoulême ; de Tours aux Sables-d’Olonne ; de Tulle à Clermont-Ferrand, d’Orléans à Châlons-sur-Marne, d’Orléans à Rouen.

Les six grandes lignes de chemins de fer sont unies entre elles dans l’intérieur de Paris par le Chemin de fer de Petite-Ceinture (30 kilom.), et au dehors par le Chemin de fer de Grande-Ceinture (120 kilom.), qui dessert aussi les routes stratégiques du nouveau système de fortifications dans les départements de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne.

La télégraphie électrique sert à transmettre les dépêches utiles au commerce, à l’industrie et aux relations privées. La vitesse de cette transmission est prodigieuse et surpasse l’imagination : elle l’emporte sur la vitesse de la lumière, qui est de 70,000 lieues par seconde. La transmission des signaux électriques peut être considérée comme instantanée. Un signal arrive à Marseille, Vienne, Berlin, presque en même temps qu’il part de Paris ; on peut transmettre 120 signaux par minute. Le réseau télégraphique français a aujourd’hui plus de 60,000 kilomètres, dont plus de la moitié longe les lignes de chemins de fer.



Industrie minérale, agricole, manufacturière et commerciale. — Sous le rapport de l’industrie en général, la France ne le cède qu’à l’Angleterre, et il n’est pas de peuple civilisé qui ne soit tributaire de notre patrie pour quelqu’un de ses produits.

L’industrie minérale est placée sous la surveillance de la savante administration des mines. Le territoire est divisé en 17 arrondissements ; le personnel de chacun se compose d’un ingénieur en chef assisté d’ingénieurs ordinaires et de gardes-mines, et groupés en cinq divisions : du centre, du nord et du nord-est, du nord-ouest, du sud-est et du sud-ouest ; à la tête de chacune de ces principales divisions est un inspecteur général. Trois écoles de l’État : l’École nationale des mines de Paris, et les Écoles de mineurs de Saint-Étienne et d’Alais sont destinées à former, la première, des ingénieurs, les deux autres des directeurs d’exploitation et des chefs mineurs.