Salle de lecture de la Bibliothèque nationale, à Paris.
Nouvelles réformes en 1868 : loi sur l’armée, fixant la durée du service militaire à 9 ans, dont 5 sous les drapeaux et 4 dans la réserve ; création d’une garde nationale mobile ; — loi sur la presse, qu’elle replaçait sous le régime du droit commun ; loi autorisant les réunions publiques. En 1869, message de l’empereur, rétablissant la responsabilité ministérielle et rendant au Corps législatif le droit d’interpellation et d’amendement, le droit de nommer son président, son bureau ; enfin, en 1870, l’avènement du ministère Ollivier l’ancien chef de l’opposition des Cinq. Sous cette impulsion, l’Empire, en attendant le couronnement de l’édifice promis par Napoléon III, prit un caractère plus libéral. C’était un retour vers le gouvernement constitutionnel ; mais le meurtre de Victor Noir par le prince Pierre Bonaparte vint marquer d’une tache de sang toutes ces réformes, et le nouveau ministère, en présence de l’agitation produite par cet événement dans les Chambres et dans le pays, crut devoir, soit pour désarmer les adversaires de l’Empire, soit pour consacrer les changements opérés dans la constitution, en appeler au peuple, qui, par le plébiscite du 8 mai (7 millions et demi de suffrages) donna à l’empereur une nouvelle et importante investiture.
Toutefois, ce n’est pas à l’intérieur que résidaient, pour la France, les plus grands dangers : pendant que nos divisions intestines, les débats des Chambres et le plébiscite lui-même éclairaient l’étranger sur notre véritable situation défensive, la Prusse qui, depuis