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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/15

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préface.

de marche qu’il a de jours de vie. Il paraît que ce principe s’applique également aux poulains américains.

Tous ces détails, on me les écrivait dans des lettres qui respiraient tant de joie, tant de contentement, quand tout marchait bien ; tant de résignation et de courage, quand il survenait un accroc, que leur arrivée était un vrai régal pour moi. Plus tard, les résultats obtenus semblèrent si encourageants, qu’on songea à donner plus d’extension à l’affaire en augmentant considérablement le nombre des juments poulinières. Les parents et les amis des émigrants voulurent fonder une société et me demandèrent d’en être le président. Voilà pourquoi je suis allé deux fois à Fleur de Lis Ranch. C’est le nom que les jeunes gens ont voulu donner à leur établissement, nom qui leur a tout de suite conquis la sympathie des nombreux Canadiens établis dans les environs. Mes premiers récits étaient le résumé des impressions d’un touriste passant rapidement à travers un pays inconnu. Maintenant que je sais qu’il y a en France tant de gens qui pensent à l’émigration, je voudrais décrire la vie que mènent les Français, déjà assez nombreux, qui ont émigré. C’est donc à ceux qui voudraient les imiter, et notamment à mes neuf cents correspondants qui m’ont parlé de ces projets, que je dédie cette nouvelle étude.


Grancey. — 1888.