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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/264

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la brèche aux buffles.

déblayer le buffalo grass. Quand on pense aux soins qu’on se croit obligé de donner aux chevaux, chez nous, on se demande comment ceux-ci peuvent vivre dans de pareilles conditions.

Du reste, en ce qui concerne les trotteurs, il n’y a pas longtemps que l’expérience est faite. Je suis assez disposé à croire que la bande que nous venons d’acheter est la première qui ait été élevée en ranch. D’ordinaire les trotteurs sont au contraire extrêmement soignés.

Ce genre de chevaux est à peine connu chez nous, car notre public ne s’intéresse presque pas aux courses de trot. C’est le contraire qui a lieu ici. Il y a maintenant aux États-Unis, un peu partout, mais surtout dans le Kentucky et en Californie, des établissements très importants consacrés à l’élevage du pur sang. Il existe un stud-book américain, et bon nombre de sociétés organisent chaque année des courses au galop ; mais le gros public américain ne semble pas s’y intéresser. Le sport national par excellence, c’est la course au trot.

Autrefois, les chevaux qui y prenaient part étaient simplement des animaux chez lesquels on avait reconnu, à l’usage, des qualités exceptionnelles qu’on avait ensuite développées par l’entraînement. On ne savait généralement rien de leurs origines. Mais, petit à petit, les éleveurs ont opéré par voie de sélection, et il s’est formé dans chaque région de véritables races de trotteurs ayant des caractères bien distincts, et dont les produits ont une supériorité tellement incontestable que, bien qu’il n’y ait pas de règlement qui proscrive les autres, il n’y a, en réalité, jamais qu’eux qui prennent part aux concours. Les principales sont les Hambletonians, les Mambrinos, les Clays, les Morgans et les Pilots.