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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/269

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la brèche aux buffles.

Je soupçonne que le toe-weight a pour effet, en déplaçant le centre de gravité du pied, de faire que, simplement par la vitesse acquise, ce pied se trouve retomber à plat sur le sol sans que le cheval soit obligé de faire l’effort spécial qu’il fait d’ordinaire dans l’allure du trot pour arriver à ce résultat. Grâce à l’inertie du toe-weight, il économiserait donc un mouvement, tandis que si l’on ne prend pas la précaution de lui en mettre, il arrive un moment où l’allure est si précipitée que les mouvements successifs du membre finissent par s’embrouiller : le cheval, qui a placé la plante de son pied verticalement au moment où il le levait, n’a plus le temps de l’étendre horizontalement pour reprendre le contact avec le sol, et il se jette par terre. Cette explication est-elle la bonne ? Je ne voudrais pas l’affirmer. C’est un problème de mécanique rationnelle à résoudre ; je me contente de le poser. Il y a des gens qui, en pareil cas, n’hésiteraient pas à couvrir vingt-cinq pages de papier de différentielles et d’intégrales : je ne suis pas de ceux-là. La science pure ne m’a jamais passionné. Si je fais jamais courir des trotteurs, je leur mettrai des toe-weights, sans pouvoir en donner la raison démonstrative.

On a beaucoup contesté, très à tort selon moi, l’utilité des courses en France. Un cheval de pur sang n’est pas bon à grand’chose : mais ce sont les bons pur sang qui font les bons demi-sang, et ce sont les bons demi-sang qui font les bons chevaux de service : de sorte qu’on peut dire que tous ceux qui se servent de fiacres bénéficient de l’amélioration que les courses ont amenée dans les races de chevaux. Il en est un peu de même pour les trotteurs américains. En cherchant à produire un cheval qui fasse le mille en deux minutes, un éle-