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la brèche aux buffles.

Ceci posé, on peut se demander quelle importance doit prendre ce commerce dans l’avenir.

Voici, selon moi, la réponse qu’il convient de faire à cette nouvelle question.

C’est surtout dans le bassin du Mississipi que cet élevage s’est développé jusqu’à présent. Ces régions sont peuplées actuellement par trente-cinq millions d’habitants, et cette population, principalement agricole, augmente chaque année, soit par l’émigration, soit par les naissances, de quinze cent mille âmes au moins. Il y a un rapport nécessaire entre le chiffre de la population et celui des chevaux dont elle a besoin. D’ailleurs, les compagnies de tramways et d’omnibus des grandes villes de l’Est commencent, elles aussi, à ne plus vouloir recruter leur cavalerie que de demi-sang percherons qu’elles font venir de l’Illinois. Notre marché va donc toujours s’élargissant.

Un journal très intéressant, le Live stock journal, estimait l’autre jour que la consommation annuelle des chevaux de trait aux États-Unis était d’environ seize cent mille chevaux. Il ajoutait que, pour faire face à la production nécessaire, il fallait environ soixante mille étalons.

Je crois que ces chiffres sont beaucoup trop faibles, car les Américains, surtout ceux des villes, usent vite leurs attelages. Rien qu’à Chicago, il faut chaque année trente mille chevaux nouveaux. Mais admettons qu’ils soient exacts. Un étalon ne dure pas en moyenne plus de dix ans. Il en faut donc au moins six mille chaque année. Le Perche en fournit trois mille ; le Clydesdale doit en envoyer environ un millier. L’appoint serait composé de demi-sang.

Nous pouvons donc non seulement maintenir notre