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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/308

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la brèche aux buffles.

Amérique. Dès la première génération, leurs produits, même ceux de pur sang, seront déjà plus minces et auront une tendance très marquée à s’affiner de plus en plus. À la troisième ou quatrième génération, le type sera déjà complètement modifié. Du reste, ce phénomène s’observe très nettement même chez l’homme. L’immense majorité des Américains actuels descend de parents irlandais ou allemands établis en Amérique depuis très peu de temps. La population se recrute constamment de nouveaux éléments venant d’Europe. On serait donc autorisé à croire que cette population ne doit pas avoir de type bien caractérisé, ou que, si elle en a un, il doit se rapprocher de celui des peuples dont elle provient. Il suffit de se promener deux heures dans les rues de n’importe quelle ville de l’Est pour se rendre compte que cette opinion est erronée. Probablement sous l’influence d’un climat et d’un sol très secs, il s’est formé, en un temps extrêmement court, une race américaine offrant un type très distinct de celui des Irlandais et des Allemands. Ceux-ci ont généralement une apparence assez massive et notamment des extrémités énormes. Les Américains, au contraire, sont pour la plupart grands, mais très minces. Les femmes ont assez souvent de tout petits pieds. Mais ce qui, chez elles, caractérise surtout le type, c’est une apparence générale très frêle, et notamment le peu de développement de la poitrine et des hanches.

Les Américains qui veulent avoir de gros chevaux seront donc toujours obligés de venir chercher en Europe des reproducteurs. Ceci ne fait pas de doute pour moi. Et ils continueront à venir les demander à la France, parce qu’ils ont reconnu que les chevaux du Clydesdale ne leur donnaient pas d’aussi bons produits.