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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/37

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la brèche aux buffles.

J’allais oublier d’enchâsser une véritable perle recueillie dans le journal de Buffalo-Gap, que nous apporte le chariot des bagages parti une ou deux heures après nous. Le rédacteur en chef y rend compte de notre arrivée en ces termes :

« Nos lecteurs seront heureux d’apprendre le retour dans les montagnes Noires du baron de Grancey. Il est arrivé ce matin dans notre ville, venant d’Europe, accompagné par trois des médecins les plus proéminents de Paris, qui se sont joints à lui pour venir se rendre compte par eux-mêmes des prodigieuses ressources de notre pays, dont on commence à s’occuper beaucoup dans la capitale de la France. Quelques citoyens proéminents de notre ville leur en ont fait les honneurs : ils les ont promenés pendant plusieurs heures dans nos avenues et dans nos rues, dont les visiteurs ont beaucoup admiré la belle ordonnance, bien qu’ils se soient égarés un instant dans un des faubourgs… Ils se sont rendu compte des fortunes qu’il y a à faire en achetant aux cours actuels les quelques terrains à bâtir qui restent encore à vendre dans nos quartiers commerçants. »

Thompson, le directeur propriétaire du Buffalo-Gap-News, l’oncle de la belle Laura, est, à ses moments perdus, agent d’affaires, land agent. Quelques débiteurs récalcitrants lui ont laissé pour compte certains lots de terre que la crise de Buffalo-Gap rend d’une défaite particulièrement difficile. Il reste peut-être encore à Chicago ou ailleurs des financiers entreprenants prêts à spéculer sur la hausse des terrains dans le Far-West. C’est eux que vise la petite réclame que l’on vient de lire.