Aller au contenu

Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
la brèche aux buffles.

les bœufs et les chariots ; avec les 3 000 dollars environ qu’a produits cette vente, on a acheté quelques vaches, quatre ou cinq chevaux, et l’on est venu s’établir ici.

Maintenant que les deux existences se confondent, il est temps de parler de madame R…, née Sally Schreiber.

Elle a vu le jour, il y a cinquante ans environ, dans l’Iowa, où son père, émigrant saxon, était venu s’établir aux premiers jours de la conquête sur les Indiens. Il était et est encore fermier. Douée d’un cœur chaud et d’un caractère aventureux, la jeune Sally quitta de bonne heure le toit paternel et commença à courir le monde. Le goût des voyages se développant apparemment chez elle de plus en plus, elle s’engagea dans une caravane composée d’une douzaine de jeunes Américaines qui, sous la direction d’une matrone expérimentée, allaient visiter différents ports du Pacifique et de la mer de Chine, à la poursuite.

De ce météore qui vers Colchos guida Jason.

On les vit et on les apprécia successivement à Hongkong, à Shang-haï et à Yokohama. De ces séjours lointains, Sally a rapporté une grande expérience des hommes et des choses, — surtout des hommes ; des anecdotes pleines d’intérêt dont les différents membres des légations européennes qu’elle a rencontrés sont les héros ; et une fille née à Shang-haï.

Mais elle n’en a pas rapporté de grosses économies. Ce qui semblerait confirmer le proverbe « Pierre qui roule n’amasse pas de mousse ! » de la vérité duquel on se prend cependant à douter quand on vit en Amérique. Toujours est-il que dès que la découverte des mines des Black-Hills y attira la tourbe de mineurs et