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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/53

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la brèche aux buffles.

d’aventuriers de toute espèce qui fondèrent Deadwood, elle y accourut et elle devint bientôt le plus bel ornement du bar où Rogers devait la trouver : elle y figurait derrière le comptoir en compagnie d’une autre femme encore plus célèbre, Calamity Jane. Celle-là était arrivée dans le pays avec un corps de volontaires formé par le général Crook pour combattre les Sioux de Sitting-Bull. Elle y servait en qualité de soldat. Elle montra tant de bravoure et acquit de tels talents dans l’art délicat de scalper les Indiens, que son nom figure dans la géographie du pays. Dans la carte des Black-Hills, il y a un Calamity-Peak et un ou deux Calamity-Creeks. Son aptitude merveilleuse pour jurer lui a également valu le titre de Champion Swearer of the Hills, titre dont elle est, paraît-il, très fière, et à juste raison, car les gens du pays sont des connaisseurs. Cette personne si distinguée et si sympathique vient, dit-on, de faire une fin. Elle a épousé dernièrement un « citoyen proéminent » du Nébraska. Je leur souhaite, avec tous les journaux qui ont rendu compte de la cérémonie, beaucoup de bonheur dans leur vie conjugale.

Pour remplir la tâche que je me suis donnée, il me reste à parler de Bessie Rogers, fille de la précédente.

Quatorze ans, mais ayant l’air d’en avoir dix-huit ou vingt ; grande, bien tournée, assez jolie, l’air très modeste ; passe toute sa vie à cheval pour surveiller les bœufs et les chevaux de la ferme ; lance le lasso comme n’importe quel cow-boy ; tue un serpent à sonnettes d’un coup de revolver en passant au galop à côté de lui ; monte, toujours sans selle et assise de côté, même des chevaux très difficiles : ceci, je l’ai vu. J’étonnerai beaucoup mes lecteurs en ajoutant que, malgré le milieu où elle a vécu et l’étrange éducation