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et l’élection générale de 1844 donna pour résultat moral (quoique le gouverneur eût obtenu une majorité de deux ou trois voix et par conséquent une approbation apparente de sa conduite) l’affirmation la plus énergique des principes mis en question ; et à l’heure présente l’admission comme théorie en est universelle ; en même temps que la mise en pratique n’en est rien moins qu’efficace, puisqu’une majorité parlementaire d’une ou deux voix est ce que l’on trouve de mieux pour sauvegarder l’inviolabilité du représentant de la Souveraine.

Au nombre des modifications de l’acte d’Union demandée dès l’origine, se trouvait la réforme électorale, et nous croyons avoir démontrée combien cette mesure est nécessaire à l’opération du gouvernement responsable. Déjà deux des vices radicaux de l’acte constitutionnel indiqués dans le programme libéral de 1841, peuvent être considérés comme effacés. L’acte de la législature provinciale qui pourvoit à une liste civile permanente a reçu la sanction royale et en même temps que le parlement Impérial mettra cette loi en opération par le rappel des dispositions de l’acte d’Union, qui contiennent sous ce rapport une usurpation des droits du peuple de cette colonie ; nous avons l’assurance que la clause indigne de la civilisation moderne, qui proscrit la langue française de la législature et des archives du parlement sera aussi rappelée. Bien que relativement à la première de ces mesures, il reste encore à regretter profondément que l’exécutif ne soit pas, comme il devrait l’être, dépendant de subsides librement votés chaque année ; la reconnaissance du droit de la législature coloniale de voter ces subsides n’en est pas moins une amélioration importante.

Ce que la fermeté et la sagesse du parti libéral ont obtenu sous ces deux rapports, joint à la reconnaissance de la responsabilité des conseillers du chef de l’exécutif, doit être pour tous les libéraux, un indice de ce qu’ils pourront obtenir par une organisation plus active, et par une expression plus forte de l’opinion publique en faveur des réformes que réclament la condition présente de nos affaires.

Ces mesures selon nous, sont, dans l’ordre politique et constitutionnel : —

1.o La réforme électorale nécessaire à toute la Province, la plus grande inégalité politique étant le résultat de