Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/11

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res de la Sainte-Inquisition. Encore et toujours au nom de l’ordre social, de la morale publique, on aiguisait en France le poignard monarchique de la St. Barthélemy, qui eut pour pendant sous Louis XIV la révocation de l’édit de Nantes.

Si maintenant l’on veut jeter un coup-d’œil sur les persécutions exercées par les protestants contre les catholiques, on y retrouvera également le même esprit d’aveugle fanatisme, d’intolérance générale, et de profonde animosité.

En Allemagne, la philanthropique réforme de Luther s’annonce dès son apparition par un tissu de brigandages et de meurtres, qualifiés du nom de guerre des paysans.

En Suisse, Zuingle et Calvin, répandent leurs doctrines à la Mahomet, la bible d’une main, le poignard de l’assassin dans l’autre, et allument entre les cantons de l’Helvétie, une affreuse guerre civile, qui jusqu’au dix-huitième siècle couvrit de sang et de ruine la patrie de Guillaume Tell.

En Suède, le Néron du Nord, Christiern II donna le signal de longues dissensions religieuses en massacrant à sa table tout le Sénat et six cents victimes dévouées d’avance à la mort sous prétexte de défendre le catholicisme. Aussi lorsque Gustave Wasa eût introduit la réforme en Suède, les représailles des protestants y furent-elles longues et déplorables.

En Danemarck, Frédéric III inaugura le même régime d’intolérance religieuse.

Enfin en Angleterre la réforme forcément